ACTIONS et DÉLIBÉRATIONS pendant et après la première réunion du 7 février au SwissThinkTankHub, avec de sincères remerciements à ce dernier pour le lieu de réunion. La première réunion du AMR Think-Do-Tank, le 7 février dernier a coïncidé avec la flambée de l’épidémie de coronavirus en Chine et le Conseil exécutif (CE) de l'OMS se décidant à y faire face, l’OMS a organisé des briefings, captant l’attention de tous. Six semaines plus tard, au retour d’un voyage de travail aux USA, le coronavirus a coûté la vie à notre inspirateur, le professeur Jacques Acar, et sa perte est une tragédie non seulement pour nous, pour ses proches et sa famille, mais aussi pour le monde entier, car son souffle et l'étendue de ses connaissances sur ces problèmes de la résistance aux antimicrobiens sont irremplaçables. Il était expert auprès de l’OIE et d’AGISAR/OMS, fondateur et ex-président de l’ISID et de ESCMID, expert au Fleming Fund. Né au Sénégal, Français d’origine Libanaise, il y avait puisé un certain amour des gens, sans considération aucune pour leur rang ou fonction, il aimait penser et écouter penser, et pouvait passer une soirée à parler opéra ou religion, médecine ou histoire.
Au cours de la réunion à laquelle Jacques Acar avait participé, et immédiatement après, un certain nombre de "projets" ont été discutés, au téléphone ou à diner, avant que les fermetures et les confinements ne se produisent en France, à l'ONU à Genève même, et aux États-Unis. Citons ceux-ci.
I - La publication : "AMR & the Environment, a Global Health Security Issue", avait déjà bien avancé à l'automne, en collaboration avec des experts de Hong Kong notamment. Nous l'avons lancée en août, avec plus de 20 contributeurs du monde entier. Chine, France, Japon, Corée du Sud, États-Unis... Compte tenu de l'effet déjà visible de COVID-19 sur l'amélioration et l'amplification des infections dues à l’AMR, la problématique de cette interaction sera un sujet supplémentaire.
Notons d’ailleurs que de grands experts de l’AMR propose d’étudier les niveaux épidémiques de COVID-19 par les eaux usées. Cependant, à ce stade, les nouvelles de l'OMS et des Missions des gouvernements auprès de l’ONU indiquent que l'Assemblée mondiale de la Santé, qui réunit normalement plusieurs milliers de gouvernements et de représentants de la société civile, pourrait se réduire à une "réunion" avec deux représentants par pays et aucun représentant de la société civile, des ONG, médias ou secteur privé. Compte tenu de cela, et des incroyables difficultés auxquelles nous sommes tous confrontés, nous avons décidé de retarder le lancement de la publication pour l'automne, dans l'espoir de jours meilleurs. Nous publierons les résumés en ligne dès qu'ils seront disponibles au printemps. II - Le projet d'organiser une manifestation parallèle à l'ESCMID Paris en avril prochain sur les nouveaux antibiotiques, que Jacques Acar, fondateur et ancien président de l'ESCMID, privilégiait, est bien sûr hors de question. Le congrès ESCMID Paris est d’ailleurs annulée en raison du confinement. III - Le concept préparatoire d'un séminaire de brainstorming d'une journée : "Le changement climatique, un regard écologique sur l’AMR", qui serait organisé pour l'automne-hiver ou en 2021, selon la pandémie COVID-19, est en cours de discussion. Des contacts sont pris avec l'Organisation météorologique mondiale, où nous avons eu la réunion du 7 février, avec le PNUE (Programme des Nations-Unies pour l'Environnement), l'UIT (Union internationale des Télécommunications), et l’OMS, etc. ainsi qu'avec de grandes ONG pour avancer l'idée. IV - La mise en place de Projets Patients Pour La Sécurité du Patient, Femmes/Enfants, sur la Promotion des Soins Sûrs face à l’AMR au niveau local et mondial, et sur l'éducation des femmes par les femmes, qui, élaborés sur plusieurs années par des chercheurs de terrain et des ONG expérimentés, ont été infusés d’un nouvel enthousiasme venant de l'Ouganda et du Bénin. En s'appuyant sur la promotion mondiale par l’OMS de la Prévention et Contrôle Infectieux, au niveau international,qui a suscité un intérêt nouveau, cela s'inscrit dans le cadre de nos travaux antérieurs sur les Patients pour la sécurité du patients. Ce projet, toujours en cours au Bénin aujourd'hui, pourra être étendu pour intégrer les bases de la prévention du COVID-19. L'éducation et la participation des gens tous venant n'a jamais été aussi importante sur l'agenda mondial en raison de la pandémie de coronavirus. Aujourd'hui, l'accent devra être mis sur la sécurité des injections, l'hygiène des mains, la suppression des pratiques d'étreinte, de se serrer la main et même de rassemblement, ainsi que sur les contacts et les interactions entre les prestataires de soins et les patients. Aujourd'hui, un nombre croissant de maternités dans l'UE et aux États-Unis empêchent les maris, compagnons, ou tout autre membre de la famille d'assister à l'accouchement, ce qui est dramatique pour les femmes en travail. Étant donné, en plus la surcharge des centres de soins et les risques de contamination par le SARS-CoV-2, le moment est peut être venu de renverser les pratiques consistant à forcer les femmes à se rendre dans les maternités, peut-on se demander ? Voir l’expérience de GK (People’s Health Center et PHM, Bangladesh) Les pays pauvres peuvent-ils aussi s'inspirer de l'expérience des Pays-Bas en matière d'accouchement à domicile ? V- La publication de bulletins d'information, de documents éducatifs, de mémorandums et de MOOCS L'arrivée de cette crise COVID-19 sur les continents indien et africain est vraiment une source d'inquiétude extrême. - Alors que la pandémie COVID-19 a éclipsé l’AMR, l'effondrement des systèmes de soins de santé, même dans les pays "avancés" de l'OCDE, a montré à quel point les pays étaient peu préparés à toute maladie émergente, et donc fondamentalement pas préparés à la montée en puissance de la pharmaco-résistance, l’AMR. Si les pays, l'humanité, survivent mieux à cette crise que lors de la grippe espagnole - à l'heure actuelle, c'est une maladie pire car plus contagieuse encore - la crise COVID-19 demultipliera la résistance aux antibiotiques de plusieurs façons : par des infections opportunistes nécessitant des antibiotiques, par l'utilisation aveugle des antibiotiques, par des ruptures dans les chaînes d'approvisionnement ainsi que par le manque d’antibiotiques plus anciens, par la contamination, notamment par l'utilisation massive de ventilateurs qui peuvent, en particulier dans les pays pauvres, devenir des vecteurs intra-hospitaliers pour la propagation d'infections AMR. Dans ce contexte, le développement de MOOCS "From COVID-19 to AMR, The Need for Education, Containment and Preparedness", en anglais et éventuellement en français, semble intéressant. Mais dans cette mer d'informations, où pouvons-nous faire la différence ? Nous suggérons, peut-être, quelques idées :
1- Un vif intérêt pour l'"inventivité" : des solutions de fortune aux technologies de pointe et à leur utilisation aujourd'hui 2- Un penchant pour les projets de terrain et la recherche d’implémentation, réunissant des personnes ayant une expérience très variée, y compris en économie politique 3- L’attrait du personnel de santé et des représentants des patients pour les pratiques de travail innovantes, moins hiérarchiques et plus ‘systémiques’ connues pour leur efficacité dans la Sécurité du Patient. 4- Un intérêt marqué pour l'économie politique et la recherche fondamentale 5- Un faisceau d’expérience dans les mobilisation des patients pour la sécurité du patient
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